Sommaire

Résumé

F. Lenoir se propose d’examiner de manière synthétique les mutations et les recompositions contemporaines du champ religieux. Il le fait en rendant compte des dynamiques culturelles, sociales et politiques qui en sont à l’origine et qui les animent encore aujourd’hui. Il entreprend ainsi d’expliciter les logiques sous-tendant les bricolages spirituels mais aussi les renouveaux et les fondamentalismes émergeant des religions historiques. Dans un premier temps, il s’attache à décrire l’émergence de la figure du sujet autonome dans la modernité, puis montre la privatisation progressive de la religion, depuis l’humanisme de la Renaissance jusqu’à la philosophie des Lumières. Il spécifie les processus de sécularisation et de laïcisation en France. Le phénomène contemporain de globalisation de la religion, est ensuite abordé à travers plusieurs de ses expressions (telles que l’internationalisation d’églises protestantes évangéliques ou encore l’implantation en Occident de religions orientales comme le bouddhisme ou l’hindouisme). Dans le chapitre suivant, l’auteur examine plus particulièrement les transformations à l’intérieur des religions historiques dans une perspective plus large. Il renvoie ainsi aux stratégies des églises, aux tentatives d’adaptation des religions à la sécularisation et aux manifestations communautaires participant de la redéfinition des identités religieuses. Le dégagement des spécificités historiques et culturelles de chaque tradition permet à l’auteur de discuter la théorie contemporaine du « choc des civilisations » qui place au premier plan la rencontre de l’Occident chrétien et de l’islam, et d’interroger la formation des extrémismes religieux qui s’alimentent du processus de globalisation. Les chapitres 4 et 5 sont consacrés aux phénomènes sectaires contemporains – en s’attardant notamment sur la définition sociologique de la notion de secte mais aussi sur ses emplois actuels face à l’émergence de nouveaux mouvements religieux –, et au devenir de la religion classique dans le contexte de la modernité et de l’« ultra-modernité ». Enfin, les deux derniers chapitres explorent plus précisément les bricolages religieux et spirituels à la marge du champ religieux classique, situés du côté des médecines alternatives et des pratiques magiques ou psycho-spirituelles s’inscrivant dans le sillage du Nouvel Âge ; ce qui amène l’auteur à interroger les recompositions des « figures du divin » et la nouvelle articulation de la transcendance et de l’immanence – en particulier avec la recherche d’une relation « intime » au divin revisitant la conception d’un Dieu à la fois lointain et autoritaire – qui constitue l’un des axes forts de la réorganisation contemporaine du croire.

Points forts

• L’ouvrage livre un panorama des expressions contemporaines du religieux et des manières de croire, en questionnant à la fois les évolutions à l’intérieur des religions historiques et les nouveaux bricolages spirituels.

• Avec un réel souci d’accessibilité, l’auteur met en exergue les logiques communes aux expressions désormais très diversifiées du religieux dans le contexte de la modernité tardive – « ultra-modernité » – et de la globalisation.

• L’ouvrage permet à la fois d’aborder certaines des grandes théories sociologiques classiques du fait religieux et de connaître les travaux des sociologues contemporains.

NG