Sommaire

Résumé

Sous un titre modeste, les auteurs réagissent contre les stéréotypes qui marquent, selon eux, la représentation de l’islam minoritaire. Pour atteindre le « cœur du shî’isme », ils soumettent les textes fondateurs de la branche minoritaire de l’islam à une investigation scientifique, historique et phénoménologique, dans un livre érudit.

Les volumineuses sources originales du shî’isme sont étudiées suivant la périodisation donnée par Henri Corbin. La première partie présente l’originalité et la complexité de la vision duelle et dualiste du monde (chap. I) puis les débuts du shî’isme (chap. II), la lignée des imâms du califat de ‘Alî à « l’occultation » en 940 et les grands courants. La deuxième partie « Sources et contenus de l’enseignement sacré » (4 chap.) couvre la période de 940 au XIII^e siècle.

Le corpus de hadîths dushî’isme a déterminé jusqu’au milieu du X^e siècle une attitude critique face au Coran officiel du sunnisme. La doctrine se définit autour d’une vision spécifique des « cinq principes » et par le concept central de la Walâya. Le shî’isme pratique une méthode d’interprétation symbolique du Coran, le ta’wîl, pour atteindre la vérité.

La quatrième partie retrace l’histoire du shî’isme politique. Au X^e siècle le juriste théologien affirme ses prérogatives dans l’organisation de la communauté contre la double résistance opposée par le courant de la « tradition originelle » et la réflexion philosophique sur l’autorité. La dernière partie (5 chap.) est consacrée à la complexité de la pensée et de l’éthique du shî’isme à la fois « Sagesse et philosophie ».

Points forts

• Les notions clefs de l’islam shî’ite, (première partie) : imâm (p. 123-128), walâya (chap. 3), ta’wîl, « interprétation symbolique », (chap. 4), bâtin, et « occultation ». Pour une présentation pédagogique de la doctrine, voir Sabrina Mervin, Histoire de l’islam. Fondements et doctrines

• Une étude précise des différences entre sunnisme et shî’isme dans de nombreux domaines souvent négligés dans les ouvrages généraux, en particulier la définition des « principes », le corpus des hadîths, le droit canonique, les « mythes » de création, l’eschatologie, la conception de l’autorité religieuse (l’imâmat).

• Une réflexion sur la façon dont le shî’isme, dès l’origine, pose la question de l’autorité qui est au cœur de la problématiques actuelle de l’islam politique.

• L’étude des processus et de l’évolution qui traversent le shî’isme depuis l’élaboration de la doctrine ésotérique, jusqu’au courant fondamentaliste et à l’idéologie politique en pleine expansion en Iran depuis les années 80 (3^è partie).

• La situation des shî’ites dans le monde musulman actuel : la dissémination de leurs communautés hors des grands ensembles de l’Iran et de l’Irak et une évaluation de leur nombre total au regard de l’ensemble des musulmans, 15 à 20%, au lieu des estimations plus faibles (10%) proposées par la plupart des auteurs.

Utilisation possible dans les programmes scolaires